Difficile, vraiment difficile de tourner des pages
dans les communautés rurales toujours ancrées dans des formes de délégations
issues pour certaines du Moyen âge.
Un résidu d’aristocratie rurale, établie autour des
familles possédantes du 19ème siècle, qu’elles soient agricoles ou
artisanales, s’accroche encore farouchement à des positions dominantes devenues
désormais caduques.
Ces résistances archaïques trouvent encore un appui
tangible auprès des nostalgiques des hiérarchies locales stables et des
avantages personnels qui pouvaient en découler.
La peur d’un monde qui va trop vite, la crainte des
inconnues qu’il draine, renforcent encore ces résistances.
Le transfert vers les générations suivantes est encore actif, dernier résidu familial d’une société déjà morte.
Les restes d'une aristocratie rurale longtemps dominante |
UNE RUPTURE SOCIALE EN COURS
La gouvernance des communautés, y compris et peut-être
surtout des communautés rurales a basculé dans un autre monde.
De nouvelles exigences sociétales sont apparues. La stabilité des populations ancestrales est
bousculée.
Les nouveaux résidents en sont souvent tenus pour
responsables. On s’exprime alors contre tout ce qui est étranger et l’intérêt
pour les propositions extrémistes s’amplifie.
La rupture entre les deux populations est engagée.
Elle sera rapidement consommée par la faute d'une organisation urbaine mal ordonnée par les aménageurs du territoire travaillant "hors sol".
Elle sera rapidement consommée par la faute d'une organisation urbaine mal ordonnée par les aménageurs du territoire travaillant "hors sol".
Sans espace privé, sans la moindre place pour
l’intimité, les nouveaux lotissements portent dès leur création tous les
ingrédients du conflit.
Dépossédés de toute liberté de vie hors des
murs de leur habitat, les individus se jettent alors malgré eux dans les crocs télévisuels
des videurs de cerveaux de tous poils.
UNE NOUVELLE MANIÈRE DE "PENSER" LES TERRITOIRES
Les nouvelles technologies de la communication et du
traitement des dossiers ont bousculé profondément la manière de construire et
surtout de penser l’avenir de la société.
Cette évolution extrêmement rapide est un véritable bouleversement.
Cette évolution extrêmement rapide est un véritable bouleversement.
Aussi, un certain nombre d’édiles communaux, plus que
trentenaires dans leur situation d'élu, se sont trouvés totalement dépassés par
ces nouvelles données.
La maitrise des nouveaux outils informatiques et de communication leur échappe.
La maitrise des nouveaux outils informatiques et de communication leur échappe.
Le plus grave se situe dans leur incapacité de comprendre les dispositions intellectuelles nouvelles qui s’imposent
désormais dans la gestion des territoires.
Et pourtant, certains d’entre eux continuent à
s’accrocher à leur poste, se considérant par leur ancienneté comme les propriétaires
du pouvoir local.
Ils s'en remettent alors à leurs responsables administratifs... qui n'en demandaient pas mieux.
Ils s'en remettent alors à leurs responsables administratifs... qui n'en demandaient pas mieux.
Ce sont eux désormais qui dictent la loi aux communautés : le monde est à l'envers!
SORTIR DE L’OBSCURANTISME
La stratégie de gouvernance de ces élus-dinosaures
s’appuie sur le triptyque bien connu des sociologues :
1) – La Victimisation :
« On ne peut plus rien décider ». « On nous impose
tout ! » « On risque d’aller en prison à toute
occasion ». Etc. Le fameux et anonyme « ON » derrière lequel
ON se réfugie régulièrement.
2) Le Clientélisme :
« venez me voir à mon domicile, JE vais vous arranger ça ! ».
« La loi, il faut surtout savoir la contourner » (entendu de
la bouche d’un maire chargé précisément… de veiller à la bonne application de
la Loi).
3) L’Obscurantisme :
« çà, je ne peux pas vous le dire… ». « les affaires de la
commune, c’est confidentiel ! » (entendu dans une mairie).
LES RÉUNIONS PUBLIQUES : UNE THÉRAPIE DE GROUPE « NON RESTREINTS"
Dans beaucoup de communes à
la gestion souterraine tout se traite donc dans la confidence.
L’arrivée d’une population nouvelle, étrangère aux
pratiques locales occultes, est de nature à provoquer la fin des stratégies
obscurantistes.
La seule manière efficace de rompre avec cette situation est de porter le débat sur l’espace public.
La seule manière efficace de rompre avec cette situation est de porter le débat sur l’espace public.
Pourtant, la crainte de la tentation pour certains de
"laver un linge sale", précisément "en public" est naturellement redoutée.
Dans certaines petites communes, ce fut cette année
une première à l’occasion des élections municipales. A chaque fois, plus d'une centaine d'électeurs se sont rendus à des réunions publiques, preuve indiscutable d'une réelle attente.
Les communes qui ont su franchir ce pas, malgré les
appréhensions de beaucoup de citoyens, doivent s’en féliciter.
Il y a des maux ancrés depuis si longtemps dans les
communautés... qu'ils ne peuvent se guérir qu’ainsi.
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