LE MAL EST FAIT, IL EST EFFROYABLE !
En relisant ce que je m'avançais à écrire il y a un peu plus d'un an, j'ai toujours cette sensation amère de "préférer perfectionner mon silence que de proférer des opinions".Je reprends pourtant, probablement à mon esprit défendant, le chemin de l’écriture, tiré par toutes celles et ceux qui me font l’honneur de l’attendre.
Et pourtant ?
Écrire, à quoi bon désormais ?
Je me suis maintes fois posé cette question en sachant que les textes, pour si rigoureusement construits, si honnêtement réfléchis qu'ils soient, se noieront spontanément dans le magma informe et souvent répugnant, que constituent aujourd’hui tous les supports d’expression médiatique, qu’ils soient de la presse d’info permanente ou des réseaux de plus en plus… dyssociaux, ou des blogs.
« Le dieu information est un moloch qui déverse chaque jour sa bile dans le cerveau des humains »Je ne me souviens pas de quel ouvrage j’ai tiré cette expression (quelque lecteur me le rappellera ?). Elle est d’une saisissante réalité. Elle exprime ce dont nous sommes victimes aujourd’hui : la bile déversée dans nos cerveaux par le dieu information. ».
Je vais m’appliquer simplement, peut-être même stupidement, à reprendre le fil des questions qui nous torturent aujourd’hui.
Pour poser et reposer une nouvelle fois les questions déterminantes, dans l’espoir de voir apparaitre – qui sait - une amorce de débat, aujourd’hui rendu impossible par les tensions qui caractérisent nos quotidiens.
LE VERROUILLAGE INTELLECTUEL D’UNE SOCIÉTÉ MALADE
L’info est une compétition permanente. Une course à l’annonce la plus originale, la plus inédite, la plus sensationnelle, propulsée, spontanéité oblige, avant même d’être vérifiée.
Cette compétition permanente envahit tous les espaces de notre existence.
Dans cette course de vitesse, les fausses informations partagées et repartagées, circulent dix fois plus vite que les vraies.
L’info doit être surtout la plus percutante possible, avec l'intention d'aliéner semble-t-il, encore davantage les cerveaux malades de notre société.
L’épisode inattendu - et pourtant porteur d’une probabilité délibérément rejetée – du Sars-covid-2, a été un puissant révélateur du mauvais état de santé des populations.
Ce constat n’est pas non plus nouveau et la liste des causes s’affiche régulièrement sous les yeux de ceux qui veulent bien les percevoir : mauvaise alimentation, sédentarité, tabagisme, consommation excessive d’alcool, problèmes liés à l’obésité, maladies respiratoires, tension artérielle élevée, cancers…
S’ajoutent les causes environnementales : pollution de l’air, pesticides, dérèglement climatique, etc...
Ce constat devient humainement global lorsque s’ajoute à la détérioration physique, la détérioration mentale, intellectuelle et, par effet, morale, qui engendre stress, burnout, violence, ruptures familiales et professionnelles, etc.
JUSQU’EN PERDRE LA RAISON
La raison se perd, pulvérisée par ceux-là même qui devraient en être les gardiens. Déferlent alors les croyances les plus hallucinantes et leur cortège de certitudes. Les certitudes, qui rendent fous les humains ! (Friedrich Nietzsche).
Le cerveau des humains se verrouille lui-même sur ce qu’il croit savoir. Plus rien ne peut infléchir la position de l’individu. Elle est ferme et surtout définitive. Chacun « sait ». Pour lui-même d’abord. Pour les autres ensuite.
Le traitement du Sars-covid-2 se devait d’être exclusivement médical. Il est devenu médiatique. Compétitivement médiatique. Faisant naître des déferlantes de « tous sachants », « tous compétents », « tous référents ». Déclenchant des torrents de troubles dans une population déjà intellectuellement très mal en point.
Le mal est fait ! Il est effroyable !
DES ÉLÉMENTS TROUBLANTS…
Huit Français sur dix, selon une enquête récente, croiraient à au moins une des théories d'actions, menées secrètement par des groupes occultes, qui viseraient une atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation.
L’enrichissement faramineux (mais pourtant bien réel) des laboratoires, lancés dès la première alerte (voire avant ?) dans la course au vaccin, avec des milliards d’argent public, est une autre source d’exaspération.
"Les patrons de plusieurs laboratoires américains (Pfizer, Moderna, Novavax) développant des vaccins contre le Covid-19 avec de l'argent public ont récemment empoché des millions de dollars grâce à la vente d'actions, suscitant des interrogations sur de telles transactions en temps de crise sanitaire". (SudOuest.fr. 15/11/2020)
Les incessantes errances au niveau de l’État, bien compréhensibles dans les premières phases de la pandémie, sont devenue aujourd’hui des sources d’irritation grandissante au fil des communications.
Comment ne pas la ressentir ? devant la raideur communicante du porte-parole du gouvernement. Homme-robot, vide de toute émotion, le regard perdu dans un inatteignable horizon, venant asséner publiquement, avec la froideur de l’acier et le tranchant d’une lame, une kirielle de nouvelles contraintes… et de sanctions encourues en cas de déficience dans les applications.
« Nous n’y comprenons plus rien ! » Ce type d’expression raisonne quotidiennement à nos oreilles.
Du sommet de l’État, là où devraient s’élaborer la confiance et la sérénité des populations, naissent les troubles les plus redoutables.
Le mal est fait ! Il est effroyable !
UN INDISPENSABLE DÉBAT …
Cette phase pandémique de notre histoire, au-delà d’être un révélateur du mal-être désormais profond de la société occidentalisée, aurait pu permettre l’ouverture d’un certain nombre de débats, tous déterminants pour l’avenir du Monde et de nos sociétés, plongés désormais tous deux dans une forêt d’incertitudes.
Parmi ceux-ci :
- Comment allons-nous gérer désormais l’anthropocène, nouvelle époque géologique, caractérisée par l’avènement des humains comme principale force de changement sur terre, surpassant les forces géophysiques et créateur d’un désordre planétaire inédit ?
- L’occidentalisation du Monde est-elle la seule hypothèse pour concevoir son avenir ?
- Les interrogations pandémiques et les décisions qui en découlent, doivent-elles être réservées aux seules puissances mondiales, autodécrétées comme telles ?
- Devant les pollutions engendrées, les dégradations irréversibles des grands sites, l’effacement ou la mise en caricature des traditions locales, le tourisme mondophage ne devrait-il pas changer radicalement de paradigme ?
- Le football international restera-t-il toujours l’outil d’aliénation et d'abrutissement de populations manquant pour certaines de l’essentiel ?
- Assisterons-nous encore longtemps à la destruction continue des terres agricoles, par le financement public de dispositifs industriels, au détriment des petits producteurs et de la santé des citoyens ?
- A qui appartient réellement le corps des individus ?
- Sur quels critères peut-on accuser un individu d’être un danger pour la santé des autres ?
- Peut-on imposer à quiconque, sous prétexte de santé globale, des mesures extérieures qui ne le concernerait pas ?
- Qu’entend-on réellement par Liberté ?
- D’autres encore…
… DEVENU UN DÉBAT IMPOSSIBLE
Les réseaux sociaux, les mouvements de rues, engendrent, à la fois, de fortes émotions humaines… et d’effroyables désastres dans les échanges d’opinions.
Des échanges jaillis de la foule, obscure et disparate…
La foule, l’antithèse du peuple selon Victor Hugo.
Les arguments avancés par les tenants absolus ou les réfractaires au vaccin de la covid-19 sont sévères. Ils devraient être entendus, puis sereinement débattus.
Il ressort une incompréhensible violence de la part de ceux qui ont adhéré spontanément aux recommandations gouvernementales, en se précipitant vers les premières officines vaccinales disponibles.
Leur démarche pouvait ressortir, soit d’une certitude d’efficacité vaccinale, soit de la simple conformité à une décision gouvernementale, visant à sauvegarder l’intérêt général de santé.
Ceci peut être entendu.
Il n’en demeure pas moins, qu’une grande partie des individus, tout autant attachés à leur solidarité citoyenne, peut faire preuve d’une réelle prudence dans la confusion actuelle. Tout ce qui est rappelé ici est à même de le justifier largement.
- Ces individus peuvent-ils être pour autant traités : d’irresponsables, d’égoïstes forcenés, et, d'une gravité extrême : d’assassins ou de criminels ?
Et comment accepter, par opposition, de la part de ceux qui s’autodéclarent portes paroles des réservés face au vaccin, des slogans tels que « passe sanitaire-étoile jaune, kif-kif ».
Parallèle minable, osé par quelque humoriste pathétique, en proie à un mal être probablement chronique chez lui.
La violence a envahi tous les espaces. Le débat est cette fois devenu impossible.
Le mal est fait ! Il est effroyable !
Il est à redouter qu'il soit devenu définitif.